« Je n’arrive plus à joindre les deux bouts », « j’ai beau bosser aussi les weekends, je n’y arrive plus », « plus je travaille et plus j’en ai », « j’ai deux absents dans mon équipe et c’est la panique à bord», « je suis au bout du rouleau », « j’ai fait mes 35 heures mercredi », …
La liste est longue de toutes les souffrances que j’entends dans le cadre de mon travail. Certains sont épuisés par le stress et l’anxiété qui en découle, d’autres sont au bord du burn out. Les cas de stress les plus fréquents proviennent d’un assemblage détonant : une personnalité plutôt perfectionniste, battante et un environnement où le rythme de travail est soutenu, avec une gestion immédiate des priorités, où le fond et la forme sont au même niveau d’exigence.
Dans un tel contexte, vouloir bien faire et tout faire correctement dans des délais impartis, c’est comme vouloir mettre 2 litres d’eau dans une carafe d’1 litre. Et quand bien même cela marcherait, que se passerait-il d’après-vous ? Il y a fort à parier que la charge de travail resterait constante.
Le piège le plus classique pour être en stress, c’est de dire « oui » aux demandes de son supérieur (ou de collègues) pour rester dans la course. Il arrive qu’on lui explique que « la charge est importante » et malgré la réponse bienveillante vous constatez : « J’ai beau lui dire que je suis déjà surchargé(e), il semble ne rien vouloir savoir. Je suis fatigué (e)». Et tout continue tant que rien ne se passe.
Le fait d’oser dire à son supérieur « je ne peux plus travailler ainsi, il faut délaisser des projets pour réaliser les priorités les plus urgentes » est très difficile, voire inconcevable. Il ne faut pas laisser planer le doute sur ses capacités et encore moins être perçu comme quelqu’un qui n’est pas à la hauteur de ses responsabilités. Et puis comment le dire ? Sur quel ton ?
Notre façon de formuler influence les réactions de notre interlocuteur. Ne rien faire alors ? Vous conviendrez que c’est la porte ouverte aux nuits blanches, aux médicaments, à la narcotisation et autres problèmes psychosomatiques. Jusqu’où est-on capable de tenir ? Jusqu’à quel degré de souffrance ? Sur quoi repose cette capacité à ne pas sombrer plus tôt, à quelles compétences fait-on appel pour résister ? Que faire pour vivre avec le moins de stress ?
Quoique vous entrepreniez, l’environnement sera là pour vous rappeler vos devoirs.
Pour mieux gérer cet état de stress, ce sont les plus petits pas qui font progresser et non les bonds en avant. Il s’agit de prendre de nouvelles habitudes, petit à petit, régulièrement et de les faire cohabiter avec celles de votre quotidien.
Quelles nouvelles habitudes prendre ? Quels changements opérer ? Qui voulez-vous être pour vous sentir mieux ?
Nombreuses sont les idées ! Certains s’essayent à la méditation, d’autres au yoga, à la sophrologie, ou encore à la pleine conscience, etc.
Tout est bon, si vous y croyez. Ce qui important c’est d’essayer ! Cela repose sur un principe simple : apprendre à prendre du temps pour soi !
Pour les plus occupés, se réserver quelques minutes dans une journée. Pourquoi ne pas manger plus lentement et apprécier l’instant, s’assoir sur un banc et lire quelques lignes, écouter un morceau de musique, regarder des photos de vacances, etc. Une simple promenade, une sortie avec des amis, même dans les pires moments peuvent être salutaires. C’est aussi et surtout de vous poser les bonnes questions, celles qui sont centrées sur vos valeurs, vos croyances, sur votre identité.
Vous prendre le temps de vous demander :
- « Qu’est-ce que j’attends de ce que je fais ? »,
- « A quoi est-ce que j’accorde de l’importance dans ce que je fais ? »,
- « Qu’est-ce qui me permet d’être bien ? »
- « Qu’est-ce que j’apprends de moi face à ce stress ? »,
- « Quel est le petit pas que je peux faire pour me sentir mieux ? »,
- « Comment définirais-je ma relation avec mes collègues, mon supérieur, mon travail, mon stress, mes exigences ?»,…
Pour ma part, la pratique de l’humour est une ressource formidable.
Qu’est-ce que cela fait du bien que de rire un bon coup ! Même si ce n’est qu’un instant, cela développe en moi une bonne résistance au stress.
Evidemment, tout cela demande des efforts ; « encore des efforts à faire » me direz-vous… C’est juste. Mais ne rien faire demande aussi beaucoup d’efforts.
* Pour en savoir plus sur le stress, je vous propose de découvrir l’échelle MBI (Maslach Burn Out Inventory). Ce questionnaire explore trois dimensions de l’épuisement professionnel: Fatigue émotionnelle, désengagement, sentiment d’impuissance. Destiné à l’origine aux intervenants médicaux et/ou sociaux, le MBI est aujourd’hui reconnu comme mesure valide du burnout dans les activités de service, de conseil, de vente ou de gestion.
Ce test est facilement accessible sur le net.